닫기
216.73.216.191
216.73.216.191
close menu
KCI 등재
문학속의 악, 악의 문학 : 사드의 쥐스틴 연작 연구
Le mal dans la littérature, la littérature du Mal : une étude des trois Justine de Sade
이충훈 ( Lee Choong Hoon )
프랑스어문교육 49권 433-462(30pages)
UCI I410-ECN-0102-2021-000-001160649

Sade, prisonnier de la Bastille, écrit une série de contes ou nouvelles dont onze seront sélectionnés plus tard dans les Crimes de l'amour et parmi lesquels l'on trouve aussi un des contes philosophiques, intitulé Les Infortunes de la vertu qui aura été beaucoup remanié, augmenté et publié anonymement par Sade mis en liberté sous le titre de Justine ou les Malheurs de la vertu. Le dernier roman, remportant un succès considérable chez Sade, sera de nouveau retouché par l'auteur qui l'étendra pour faire un grand roman noir de dix volumes dont les quatre premiers s'intitulent La Nouvelle Justine et les six autres l'Histoire de Juliette. Il est naturel de se demander à propos des trois Justine pourquoi le marquis y porte autant d'intérêt et ne cesse de le corriger et de l'augmenter, même s'il a toujours renié la parenté de sa Justine de son vivant. Suffit-il de croire qu'une importante crise financière après sa libération l'aurait conduit à rédiger un roman « immoral » malgré lui ? Et faudrait-il dire que, d'après Sade, les trois Justine sont fondés sur une toute autre base que les romans publiés sous son nom - relativement modestes et tolérables - tels Aline et Valcour, tels Crimes de l'amour ? Pour nous, les romans de Sade ont une cohérence et une unité dans lesquelles les épisodes immoraux et cruels se lient les uns aux autres, épisodes suivis des « dissertations philosophiques » largement tirées des « Philosophes » contemporains tel La Mettrie, tel Fréret, tel Hélvetius, tel D'Holbach, tous athées et matérialistes. Ces dissertations, apparemment logiques, constituent la morale de ses scélérats et les conduisent à commettre sans réserve les suites de crimes cruels. Nous y trouvons une série de principes sadiens qui permet à ses scélérats de justifier leur immoralisme : tout d'abord, l'isolisme, emprunté d'une notion traditionnelle d' « amour propre » des moralistes augustiniens du siècle précédent ; ensuite, la défense de la monstruosité héritière de certains individus exceptionnels, débattue aussi tout au long du XVIIIe siècle dans les domaines moraux ainsi que scientifiques ; la fatalité où les matérialistes contemporains nient l'existence de la Providence et la possibilité du Salut et attendent que le progrès des entendements humains rende bouclés tous les enchaînements des phénomènes jusqu'alors inconnus. Avec ses principes, Sade montre, nous paraît-il, que l'absence de la « philosophie » chez Justine entourée des « philosophes scélérats », ainsi nommés par Pierre Klossowski produit des malheurs successifs, qui se terminent par la punition de l' « Etre suprême en méchanceté ». Si l'auteur de Justine ne cesse de retourner à son héroïne et d'aggraver ses douleurs et les échecs qu'elle subit, c'est qu'il sent l'insuffisance du « sentimentalisme » des premières versions afin de réaliser le « sublime du Mal » : en ce sens, il faudrait dire que les principes de la littérature annoncés et défendus par Sade même dans ses ouvrages plus ou moins tempérés ne sont pas contradictoires avec ses ouvrages « infâmes » tels ses trois Justine. Peintre fidèle du mal, Sade repousse le mal jusqu'à ce que les lecteurs le répugnent et le trouvent inadmissible : à sa limite, le mal décrit par le marquis devient « pur » et sublime sa littérature de cruauté qui deviendra, à son tour, « la littérature du Mal ».

1. 서론
2. 이기심에서 고립주의로
3. 사드의 괴물과 ‘자연의 인간’
4. 파괴와 재생 : 사드의 운명론
5. 결론
[자료제공 : 네이버학술정보]
×