Le présent travail cherche à trouver une théorie qui puisse prendre en considération tout ce qui concerne les démonstratifs en français et en coréen. Nous discutons essentiellement sur les questions suivantes: quand un démonstratif apparaît dans un syntagme nominal, avec un renforçateur, élément comme "-ci" qui renforce la valeur déictique du démonstratif, forment-ils un constituant ?; quel est leur statut dans ce constituant ?; dans quelle position du syntagme nominal étendu est engendré le syntagme démonstratif ?; comment peut-on expliquer la distribution du démonstratif et du renforçateur ? Voici les conclusions que nous avons prises sur ces problèmes.
(I) a. Un démonstratif et un renforçateur dans un syntagme nominal forment un constituant.
b. Ce constituant est un syntagme démonstratif où le statut du démonstratif est la tête et celui du renforçateur le spécificateur.
c. Le syntagme démonstratif est engendré dans la position de spécificateur de SP, un syntagme fonctionnel responsable du trait de spécificité [+/-spécifique]; SP est le complément de D.
d. Le trait [+/-défini] du démonstratif vérifie celui d'un élément dans D.
Nous supposons que ces conclusions s'appliquent au français et au coréen (probablement à toutes les langues).
Par ailleurs, notons que la vérification de trait peut se faire de deux manières: soit par la relation de tête-tête soit par la relation Spec-tête. Nous avons donné des arguments pour dire que pour ce point, le français et le coréen sont différents, l'un de l'autre.
(II) Manière de vérification du trait [+/-défini]
a. En français, le démonstratif Dém se déplace dans D; ce déplacement leur permet d'être en relation tête-tête.
b. En coréen, le syntagme démonstratif DémP se place dans la position de spécificateur de DP; ce déplacement permet à DémP et D d'être en relation Spec-tête.
Cette différence explique pourquoi en français le démonstratif vient avant le renforçateur alors qu'en coréen leur ordre est inverse.
Remarquons que la théorie que nous proposons consiste en les principes de (I) et le paramètre de (II), qui sont conçus comme des universaux. Cette théorie universelle a le mérite d'être poursuivie d'autant qu'elle peut décrire et expliquer plusieurs choses sur les démonstratifs en français et en coréen, qui sont deux langues typologiquement très différentes.