Cette étude a pour l'objet de découvrir un aspect de l'aventure étymologique de l'absolu dans une lecture comparative sur Mallarmé et Bouddhisme. Nous avons surtout tenté de comprendre comment le lieu du doute éternel-être ou ne pas être- d'Igitur correspond au voeu poétique de Mallarmé, reconnaissance de la sensibilité qui parvient à une Conception Pure. Cette analyse repose sur les ressemblances entre l'impersonnel de Mallarmé et le non-soi de Diamant Sutra qui se manifestent comme les fins des quêtes étymologiques de l'unité.
Après le Néant, la tentative mallarméenne autour d'une Conception Pure impersonnel réclame l'abolition de toutes ses pensées, Mallarmé il se confronte au dilemme entre être et ne pas être.
Igitur répond à ce dilemme en foulant ‘un lieu’ de ‘la conscience de soi’ d’‘une idée’/Igitur. Là où dure sans fin son hésitation-être ou ne pas être-, parce que sa fuite de la tombe aboutit à son propre retour. De ce fait, le choix entre ‘être’ et ‘ne pas être’ s'y révèle hors de question.
La poésie est, chez Mallarmé, un procédé fictif de l'esprit humain pour accomplir la reconnaissance impossible de l'absolu, et ses poèmes ne permettent pas d'aboutir à la réalisation d'un total. Pour ces raisons, le 'lieu' spécial d'Igitur se métamorphose en réponse au propre voeu mallarméen.
Bouddhisme se présente cependant comme la religion d'éclairement unanime, et il nous permet d'accomplir anuttarā samyaksambodhi. Quatre marches inverses à/de Tath re est une formule qu’complir anuttarā samyaksambodhi. Q nous montre comme une modalité de cette reconnaissance unitaire.
Cette analyse de la marche inverse d'Igitur fondant sur quatre marches inverses à/de Tathatā d'Essai éveillant la foi en Mahāyāna nous permet de comprendre comment les transformations d''une idée' d'Igitur correspondent aux images mêmes de l'oeuvre mallarméenne qui doit se composer d'image du développement absolument nécessaire pour que l'Univers retrouve, en le poëte, son identité : la poésie, c'est-à-dire, la fiction est, pour Mallarmé, une base de pensée immanente dans la poursuite étymologique du tout. La poésie de Mallarmé n'est qu'un suspens vibratoire d'être ou ne pas être qui est une hésitation dernière avant le non-être.
Cette étude comparative sur Igitur et Essai éveillant la foi en Mahāyāna nous permet aussi de constater que le suspens vibratoire d'être ou ne pas être pourrait être le suspens vibratoire entre signifiant et signifié : c'est le langage qui doit se mettre actuellement de la partie du voeu poétique. Cela tient aux trois modalités en ālayavijñāna relevant du lecture d'un grand maître bouddhique de Corée, Won-Hyo, sur Essai éveillant la foi en Mahāyāna. Cette proposition de la poésie mallarméenne, le suspens vibratoire entre signifiant et signifié, pourrait être constaté dans une étude comparative autour du langage sur Mallarmé et Bouddhisme.