Nous pouvons facilement constater que chez Guy de Maupassant, il y a une importance intrinsèque des déplacements combinés avec les espaces et les eaux. En premier lieu, les espaces peuvent se diviser en duex : l'espace urbain et celui de la Nature, qui ont tous les deux une tendance à s'élargir. Considérant cette particularité des espaces qui s'élargissent de plus en plus, nous pouvons admettre que notre auteur s'attache beaucoup à l'importance des déplacements entre autres. Pourquoi ces déplacements sont-ils au center dans tous ses récits?
Il nous semble que Maupassant a une phobie très intense de l'immobilisation, une angoisse sensible de la prison. Cette prison est un espace tragiquement limité à l'intérieur duquel l'individu souffre d'un sentiment profound de confinement. Pour l'homme de ville, la prison s'identifie au de'but avec son domicile. "Tout logis qu'on habite longtemps devient une prison" dit notre écrivain dans Au soleil. Ce qui est plus impressionant, c'est que le sentiment d'emprisonnement ne se limite pas au domicile ou au lieu de travail mais qu'il se développe aussi à l'intérieur de la ville : elle devient à son tour "un immense labyrinthe de Pierre", si nous reprenons l'expression de Maupassant dans Les Soeurs Rondoli.
Nous comprenons alors le besoin irépressible d'évasion qui anime la majeure partie des personages de Maupassant. De même, nous constatons la présence de l'eau qui coule doucement, reflète la lumière, comme fontaine, rivière ou mer. Quant au marais sans coulement, il garde pourtant plusieurs sortes de vies et reste depuis toujours comme source vitale. En fin de compte, il s'agit tous du vouloir de vivre dans l'univers maupassantien.