< Adolphe >, publié en 1816, est la seule oeuvre littéraire de son vivant, parmi les abondantes oeuvres politiques et religieuses de Benjamin Constant. Bien que ce roman soit devenu peu important pour l'auteur, pourquoi a-t-il encore de la valeur et de l'influence dans nos champs littéraires?
Benjamin Constant a l'intention de décrire et de montrer, par les narrateurs, l'aspect du personnage Adolphe qui serait en même temps le héros et l'auteur.
La personnalité d'Adolphe tient du double moi: le moi pensant et le moi sentant, ce moi se construit sur les bases de l'intellectualisme, de l'individualisme et du pessimisme. Adolphe par son éducation intellectuelle, a un esprit de réflexion et de jugement devant les événements et la société, ne pouvant les accepter aveuglément par le sentiment. Côté sensibilité, Adolphe veut être aimé mais à la fois être libre, car, d'une part, il a besoin d'être dépendant des autres et, d'autre part, il a un ardent désir d'indépendance. Son Pessimisme se dévoile, devant l'objet obtenu, conquis face à l'obstacle, par son attitude de l'ironie et de l'indifférence, ce qui cause, par conséquent, son malheur et le malheur des autres.
Le thème majeur dans ce roman pour l'expression de l'identité du moi est l'amour et la mort. L'amour d'Adolphe pour Ellénore est un amour de tête pour lequel il n'y a place, ni pour l'étemité de l'âme, ni pour la responsabilité. Cet amour, différent de l'amour idéal de la plupart des romantiques, entraîne inévitablement la dégradation de leur pénible situation vers la mort. La réflexion sur la mort ne vient pas du sentiment religieux, comme cela était courant à l'époque. Adolphe évite le sacré, et, par l'abandon, il se dérobe devant la souffrance du coeur de l'âme trompée.
La recherche de l'identité du moi d'Adolphe est iucide et objectivement fidèle à l'auto-réflexion de Benjamin Constant.