Ce travail a pour object de comparer la construction « N1 à N2 » en français avec deux constructions en coréen, « N2 N1 » et « N2-ui N1 ». Selon TLF, lorsque N1 est un nom concret, « N1 à N2 » a cinq emplois qui correspondent aux cinq cas suivants :
(i) à introduit un complément de destination
(ii) à introduit un complément indiquant le moyen par lequel fonctionne un instrument, un appareil...
(iii) à introduit un complément d'accompagnement (iv) à introduit un complément de manière
(v) à introduit un complément de lieu ou de temps.
Mais nous ne considérons ici que les trois premiers, car dans les deux derniers, « à N2 » présente souvent une locution prépositionnelle avec un sens qui ne se catégorise pas de manière systématique.
Il a été observé dans ce travail que dans les cas (i)-(ii), « N1 à N2 » peut se traduire le plus souvent en construction à noms juxtaposés (désormais CNJ) « N2 N1 » en coréen. Dans le cas (iii), la traduction coréenne de « N1 à N2 » est encore « N2 N1 » si N2 n'est pas actualisé, mais « N2-ui N1 » s'il est actualisé. Ces faits amènent à conclure, d'une part, qu'en coréen, la CNJ peut exprimer toutes les relations sémantiques entre N1 et N2, décrites dans (i)-(iii), alors que la construction génitive « N2-ui N1 » ne peut pas exprimer ce que décrivent les cas (i) et (ii) ; et, d'autre part, que la condition de bonne formation de la CNJ impose que N2 soit composé d'un nom seul (ou son équivalent) dans cette construction, ce qui explique pourquoi dans le cas (iii), la CNJ ne peut être la traduction coréenne de « N1 à N2 » lorsque N2 est actualisé, donc composé de plus de deux mots.