Dans Les Météores, Michel Tournier réécrit le mythe des jumeaux. Sa réécriture qui dépend d'un autre texte peut être considérée comme une caractéristique de son roman. Nous essayons de rechercher l'écriture intertextulle qui concerne un travail de répétition et de transformation de plusieurs textes.
Les jumeaux Jean et Paul dans Les Météores sont liés aux mythes de Castor et Pollux, Caïn et Abel de la Bible et Phileas Fogg et Passepartout du tour du monde en 80 jours. En outre, ils sont étroitement associés à ses personnages, Robinson et Vendredi de Vendredi ou les limbes pacifiques, Tiffauges du Roi des Aulnes.
Jean et Paul se considèrent d'abord comme d'un véritable jumeau comme Dioscures. Mais Leurs relations étroites sont brisées à cause des tendances opposées qui sont caractérisées par la sédentarité et le nomadisme, la chronologie et la météorologie. Jean s'enfuit, et Paul se lance à la recherche de Jean. Le tour du monde de Paul est en réalité un voyage d'initiation dont le but est de trouver une identité singulière. Son voyage se termine par un accident, mais il atteint une transformation ontologique. Bien qu'il perde une partie de son corps, grâce à son âme déployée il restaure son paradis de son enfance.
Le conflit des jumeaux a pour fonction de montrer la dualité dans l'homme. L'incorporation par Paul des attributs de son frère, Jean, represente la conjonction harmonieuse des contraires qui s'incarne l'état de l'Ancêtre mythique, l'androgynie considérée comme une formule archaïque. Enfin il ressent un accord entre son tempo humain et le rythme du déroulement météologique et devient un être universel en retrouvant la divinité intérieure de l'homme.
Ainsi Tournier aboutit à créer sa nouvelle mythe en utilisant des divers intertextes.