A la recherche du temps perdu est une histoire de que^te, que^te mene´e par un e^tre qui s`est laisse´ e´garer sans cesse par les apparences du monde, par de diverses the´ories de l`art et surtout par les ide´es(ou les connaissances) acquises. Egarrement ine´vitable, car le que^teur ne sait me^me Pas l`objet de sa que^te. Ou pluto^t, cet objet n`existe pas encore; C`est quelque chose a` "cre´er", ou du moins a` "de´chiffrer et interpre´ter". Le jeune he´ros croit jusqu`a` certaine pe´riode de sa vie que l`objet de sa que^te se trouve cache´ dans les choses mate´rielles qu`il perc¿oit. D`ou son e´garrement et ses tentatives voue´es a` l`e´chec, voire pue´riles. C`est seulement dans sa vieillesse que le he´ros arrive a` deviner que les "impressions" qui lui procuraient le "plaisir particulier" au cours de sa vie, bien su^r d`une fac¿on intermittente et hasardeuse, ne sont d`autres choses que ces "signes inconnus" qu`il doit interpre´ter. L`e´pisode des clochers de Martinville est aussi une des histoires de telles tentatives. Mais dans cet e´pisode, le he´ros adolescent croit avoir de´couvert "un peu" de ce qui e´tait cache´ dans les "lignes et les surfaces ensoleille´es" des clochers. Et pousse´ par une sorte d"impe´ratif, il compose en ha^te un morceau de texte de´crivant les clochers. Puis, apre`s avoir fini de l`e´crire, il se met a` chanter a` tue-te^te comme s`il e´tait lui-me^me une poule et s`il venait de "pondre un oeuf". Evidemment l`e´pisode est une sorte d`aveu d`une fausse-couche d`un onanisme(litte´raire) ou d`une pre´tention pue´rile. Il va sans dire que le he´ros ridiculise aussi une de ses propres erreurs commises pendant son adolescence. Mais c`est aussi une raillerie poignante qui vise sans aucun doute possible les pre´tendus "e´crivains re´alistes", raillerie sous l`apparence d`humour souriant.